La formation de 18 mois à l’Ecole des Avocats impose deux stages de six mois : le stage PPI et le stage final en cabinet d’avocats. Des stages découvertes sont parfois proposés. La recherche de ces stages peut parfois être laborieuse. Elle demande de l’anticipation et un peu de méthode pour espérer trouver le stage de ses rêves.
Lors d’une présentation de mon Ecole, il y a quelques mois, devant les étudiants de mon IEJ, j’avait été très surpris par les questions des étudiants, nombreux à s’interroger sur les stages. La question qui revenait sans cesse était la suivante : “A partir de quand faut-il commencer ses recherches ?”. Certains les avaient même déjà débutés.
Bien évidemment, il était nécessaire de les rassurer. D’abord parce qu’ils avaient bien d’autres échéances plus importantes avant de se préoccuper des stages (nous étions en Mai 2017..).
Pourtant la question n’est pas anodine et même s’il ne faut pas tomber dans la paranoïa, il est indispensable de garder en tête ces échéances.
Le stage PPI :
Le stage PPI est le stage de six mois qui s’effectue dans un cadre différent de celui d’un cabinet d’avocats : étude notariale, d’huissier, service juridique, association, institutions nationales ou européennes, tribunaux.. le choix est pléthore.
Ce stage s’effectue très généralement à la suite des 6 mois de cours qui débutent en Janvier.
Il est toutefois possible, dans certaines Ecoles d’avocats, de le débuter dès le mois de Janvier et ainsi d’inverser les 6 mois de cours qui débuteront alors en Juillet de la même année.
Pour finir sur les généralités, sachez qu’il est tout à fait possible d’effectuer votre stage PPI en cabinet d’avocats. Mais à une condition bien précise : ce stage en cabinet devra nécessairement se dérouler à l’étranger.
Le stage PPI est souvent perçu comme un stage secondaire. En effet, il est souvent effectué dans une juridiction “par défaut”. Je trouve cela dommage car c’est, selon moi, la dernière fois que nous pouvons sortir de notre carcan. Il y a vraiment des PPI de rêves (administrations nationale, service juridique de grandes entreprise, Juridiction) qu’il faut savoir saisir rapidement.
Il est évident que pour ces stages à forte demande, vous ne devez pas attendre d’être à l’Ecole pour décrocher un premier entretien et vous mettre en relation avec le chargé de recrutement. Pour la bonne et simple raison que plus vous attendez et plus vous arrivez en concurrence avec la masse d’élèves-avocats qui viennent de décrocher le CRFPA et qui découvrent, parfois tardivement, l’existence de ce stage.
Alors, n’attendez pas d’être à l’Ecole si vous voulez décrochez votre PPI (qui, théoriquement, débute en Juillet). Essayez de débuter vos recherches dès votre admission à l’examen (Début décembre). Commencez à envoyez vos candidatures sans pression. C’est particulièrement plaisant car vous n’êtes pas stressés par les délais. Vous savez pertinemment que même si vous ne trouvez pas immédiatement un stage, vous aurez déjà pris de l’avance. Si vous ne trouvez pas votre PPI pour Janvier, vous aurez déjà préparé vos CV pour Juillet. N’oubliez pas de mettre à jour votre CV. Et si vous n’êtes pas encore élève-avocat avant d’avoir prêté le petit serment, n’oubliez pas d’indiquer “Admis à l’Ecole des Avocats de…”
Bien sûr, nous sommes fin Février et certains élèves-avocats n’ont peut-être pas encore trouvé leur stage PPI. Pas de panique. Je sais déjà que de nombreuses Ecoles diffusent une liste de stage actualisée. Elle permet aux élèves-avocats de mieux cibler leur recherche.
Malgré cela, certains peuvent avoir encore du mal à trouver un stage. Les raisons sont variées :
- Motivation pour un stage qui peut apparaître comme peu intéressant,
- Difficulté pour coordonner ses compétences acquises à l’Université avec le stage,
- Difficulté lors des entretiens
- Ambitions trop élevées..
Sachez quand même que plus vous repousserez la recherche de ce stage, plus votre motivation ira en décroissant et l’intérêt du stage PPI apparaîtra bien secondaire.
Enfin soyez vigilants à plusieurs choses lors de votre recherche de stage :
- La date de début du stage : Veillez à débuter votre stage le plus tôt possible dans le calendrier prévu. Et cela vaut surtout pour le stage PPI ! En effet, imaginez débuter votre stage PPI en Août, il vous faut obligatoirement 24 semaines minimum pour valider ce stage, ce qui signifie que vous dépasserez sur le mois de Janvier de l’année suivante. Et n’oubliez pas que vous avez votre stage final à la suite. Vous risquez de tout décaler.
- Les missions qui vous seront confiées : Le stage PPI est le stage où les risques sont les plus élevés de ne faire que de la saisie ou pire le fameux stage “café-photocopie”. Sachez vous vendre mais aussi interroger votre recruteur sur les missions précises. Si vous sentez que rien n’est vraiment établit, préférez attendre et continuer vos recherches. C’est important de ne pas vous engager dans une réponse favorable trop facilement.
- La gratification : Ce n’est pas à négliger même si je vous le confie, c’est une question souvent difficile à aborder. Sachez qu’il existe un minimum légal réservé pour les élèves-avocats. Soyez attentif à ce minimum légal et n’hésitez pas à vous renseigner sur les compensations possibles (prise en charge de la carte de transport, tickets restaurants, accès au comité d’entreprise…)
Il est tout à fait possible de “panacher” son stage. C’est-à-dire qu’il est tout à fait envisageable de diviser son PPI de 6 mois en deux stages de 3 mois. Cela peut être une très bonne chose pour acquérir de l’expérience : 3 mois chez un expert-comptable, 3 mois chez un mandataire ou, autre parcours, 3 mois dans une association et 3 mois au Tribunal…
Le stage final :
Il est évident que les attentes du stage final en cabinet d’avocats ne sont pas les mêmes que pour le stage PPI.
On attend beaucoup d’un stage final : c’est un moment fort où l’on oscille entre excitation mais aussi appréhension. L’appréhension du rythme de travail, des compétences à mobiliser, de l’ambiance générale dans le cabinet…
Chercher son stage final, c’est un sacré pari sur l’avenir et il faut aussi accepter de ne pas tout maîtriser sauf si vous connaissez déjà parfaitement la structure pour avoir déjà effectué un stage au sein de celle-ci.
La recherche du stage final, même s’il vient clore le dernier des 3 grands temps forts de la formation, doit se préparer bien amont.
Dès votre entrée à l’Ecole, vous devez déjà commencer à sélectionner les cabinets qui peuvent vous intéresser. N’hésitez pas à viser haut. Que risquez-vous, si ce n’est ne jamais être rappelé ou ne pas décrocher d’entretien ?
- Le tableau Excel pour prioriser ses recherches :
Etablissez un tableau Excel en listant vos cabinets de la façon suivante : Il faut prioriser vos recherches en fonction des dates de recrutements. Ce n’est pas tout le temps indiqué mais vous savez certainement que les gros cabinets ont tendance à débuter leur processus de sélection très tôt dans l’année. La forte demande fait qu’il faut parfois s’y prendre un an en avance pour espérer décrocher un stage chez Clifford Chance, DLA, Bird&Bird ou CMS. (liste non exhaustive 😉 )
Faites une seconde liste de cabinets secondaires où vous savez que la demande est moins forte. Vous pourrez alors les contacter dans un second temps.
Après avoir fait cet effort de classement, complétez votre tableau au fur et à mesure des réponses en fonction :
- d’un possible entretien téléphonique
- d’une réponse par mail
- d’un possible entretien physique au cabinet.
- d’un refus
Mettez votre tableau à jour régulièrement. Il serait dommage de contacter deux fois le même recruteur. Je peux vous assurer que cela arrive. A force d’envoyer des candidatures, on ne sait plus forcément à qui on a déjà envoyé une demande.
2 – Ne pas se poser de limites :
Ne vous fixez pas trop de limites et notamment géographiques. Ne cherchez pas non plus à postuler à tout prix pour un gros cabinet juste parce qu’il fait partie du Legal500. Il y a tellement matière à faire dans d’autres cabinets où la structure est plus familiale et où, au moins, vous verrez davantage les clients.
La question du type de cabinet peut parfois se poser. Préférez-vous un cabinet généraliste, auquel cas, vous traiterez des dossiers variés mais sans vraiment vous spécialiser. Dans l’autre cas, il faudra penser à bien déterminer votre spécialité avant d’envisager vos entretiens. N’allez pas vous vendre dans un cabinet fiscaliste si vous n’avez finalement pris cette matière qu’en Master 1..
3 – Lors de l’entretien :
Les entretiens sont tous différents. Les processus de recrutement varient en fonction de la structure qui vous recrute. Les plus gros cabinets peuvent débuter par un entretien collectif avec des mises en situations, sorte de cas pratique à résoudre en groupe. Je pense que ce sont les entretiens les plus stressants. L’esprit de compétitivité, bien évidemment voulue, est à son paroxysme. Il faut l’accepter.
D’autres cabinets privilégieront un entretien plus conforme. Quelques questions sur vos motivations et votre vision du cabinet. Des questions de connaissances aussi. Mais surtout votre capacité à vous adapter dans ce nouvel espace.
Evidemment, il faut prendre en compte la question fatidique que vous aimeriez poser : “Est-ce que j’ai la possibilité de rester dans ce cabinet et d’obtenir une collaboration ? ” Ce n’est pas la question à poser lors du premier entretien mais parfois l’avocat associé, qui vous recevra, vous laissera penser qu’il n’y a pas de possibilité de collaboration. A vous de voir. Pesez le pour et le contre. Vous voyez-vous travailler plus tard dans ce cabinet ?
4 – Et si je ne trouve rien ?
On a tous très peur, lorsque l’on débute nos recherches, de se retrouver sur le carreau, sans réponse, sans entretien. Vous dire que 100% des élèves-avocats trouvent un stage final serait un mensonge. Par contre, je peux vous assurer que 99% des élèves-avocats trouvent un stage final. Cela signifie qu’il peut y avoir sur une promo un ou deux étudiants qui auront des difficultés à trouver un stage. Pas d’inquiétude car les Ecoles disposent d’une base de données répertoriant les stages. Il y aura donc toujours un stage pour vous. Le seul inconvénient sera dans l’intérêt que vous pourrez tirer de ce stage. Il faudra sans doute faire des concessions..
Quoi qu’il en soit, il est toujours possible de décaler son stage. Mais vous devez absolument valider vos 24 semaines. Soyez vigilants à ne pas trop tarder à débuter votre stage final car n’oubliez pas qu’après le stage final vient le CAPA et entre les deux, l’envie de prendre quelques jours de repos !
5 – La gratification.
L’ANAAFA ( Association Nationale D’Assistance Administrative et Fiscale des Avocats) a publié ce tableau de la gratification des élèves-avocats en stage final :
Lors de l’établissement de votre convention de stage, soyez attentif à la désignation de votre maître de stage. En effet, l’article 59 du décret du 27 novembre 1991 dispose que : “tous les avocats inscrits au Tableau ayant prêté serment depuis plus de quatre ans, au 1er janvier de l’année en cours, peuvent être maître de stage.”
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Pour conclure, au niveau du timing, si voulez vous fixer une deadline : Essayez au maximum d’avoir tout vos stages durant les 6 mois de cours. C’est le moment idéal pour rechercher vos stages mais surtout pour vous déplacer aux quatre coins de la France. Cela sera toujours plus difficile lorsque vous serez en PPI et qu’il faudra répondre à une demande d’un cabinet d’avocats.
J’ai réussi personnellement à respecter ce timing et je peux vous assurer que vous envisagez votre PPI avec plus de confiance et de sérénité !
Je reste à votre disposition pour en parler :
- Sur Twitter : @1anpourleCRFPA
- Sur Facebook : Page “1anpourleCRFPA”
- Par mail : faq1anpourleCRFPA@gmail.com
Bonjour, merci pour cet article.
Est-ce qu’il est possible de faire son stage final, dans un cabinet d’avocat à l’étranger ? Ou cette possibilité est réservé uniquement pour le PPI ?
Cordialement,
Chloé
Bonjour Chloe ! Le stage final doit obligatoirement être effectué dans un cabinet d’avocat français en France. Bonne journée !