Le titre est volontairement simpliste et certainement racoleur. Comment peut-on tout retenir en 15 jours ? Impossible me direz-vous. Mais se concentrer sur l’essentiel, valoriser ses compétences, avoir confiance en soi est aussi indispensable et demeure un atout pour votre réussite. Alors on ne pense plus à ce que l’on maîtrise le moins, on se fait confiance et on fait les bons choix dans ses révisions !
Le weekend prolongé du 15 août est pour vous un lointain souvenir mais le moment de la délivrance n’a jamais été aussi proche. Bizarrement vous ne vous êtes jamais autant posé de questions sur vos cours et vous n’arrêtez pas de vous répéter (jusqu’à vous en persuader) que vous n’êtes pas prêt : manque de confiance en vous, difficultés à vous concentrer,, Master 1 ou Master 2 tardifs ayant retardé d’autant vos révisions.. Quel doit être le programme de vos 15 prochains jours ?
1 – À forte dose : 3 cas pratiques par jour et 2 NS par semaine
Je ne le répèterais jamais assez mais l’entraînement reste la meilleure façon de réviser votre cours. Je vous conseil de faire 3 cas pratiques par jour jusqu’à J-1. Le 1er septembre, c’est jour off, on se détend, on sort s’aérer.
Chaque jour, essayez de faire 1 cas pratique dans chacune des matières. Je sais, c’est du #HardTraining mais je vous assure qu’après ça, vous allez devenir de vraies machines du cas pratique. Je sais également que lorsqu’arrive la fin des révisions, on se retrouve souvent à court d’exercices. Dans ce cas, n’hésitez pas à retravailler vos cas pratiques précédents jusqu’à les maîtriser à la perfection ou à procéder à des échanges entre vos camarades des différentes promotions de prépa !
Le #BootCamp du Cas pratique est basé sur la répétition à haute fréquence. Car c’est bien connu, répétition sur répétition vaut mémorisation.
Je vous propose :
- 1 cas pratique et sa correction en droit des obligations le matin (9h-12h pour faire votre épreuve et 1h réservée à votre correction) = 4h au total
- 1 cas pratique et sa correction en procédure en début d’après-midi (14h-16h et 1h pour votre correction) = 3h au total
- 1 cas pratique et sa correction dans votre matière de spécialité ( 17h-20h et 1h de correction, cela signifie qu’à 21h si vous avez respecté ce timing, vous avez terminé votre journée !
Je sais, on arrive à 11h de travail par jour, c’est un rythme de travail énorme mais cela ne durera que 15 jours. Il est évident que vous ne pourriez jamais tenir ce rythme 2 mois. Mais l’on parle bien des 15 derniers jours d’un calvaire que vous pensiez sans fin. Vous pouvez répéter ce type de journée 5 fois par semaine et vous réserver 2 jours pour une NS et de la pure révision de cours si vous avez encore quelques lacunes.
L’avantage considérable de multiplier les cas pratiques dans la journée c’est évidemment de pouvoir étudier plusieurs problématiques posées de manières différentes dans la même journée. Et cela va vous donner énormément de confiance de voir déjà que les problèmes de droit, bien qu’ils soient formulés différemment, restent globalement les mêmes. Vraiment si vous n’aviez qu’une chose à retenir dans ce blog, c’est ça. Multiplier les entraînements, c’est apprendre à rédiger, identifier rapidement les problèmes de droit, gérer son temps, se repérer dans les tréfonds de son Code.
Évidemment, à vous de dispatcher votre réserve de cas pratiques de manière à pouvoir revoir l’intégralité de votre programme en 14 jours (rappelez-vous le 1er septembre c’est off). Ce qu’il faut comprendre, au delà du timing à respecter, c’est de multiplier les entraînements. Je vous assure, vous en apprendrez davantage que devant vos fiches. Reprenez en détail les corrigés de vos prépas si vous en avez fait une.
Pareillement, je vous encourage donc à effectuer 2 Notes de Synthèses en condition d’examen par semaine, ce qui vous amène à réaliser 4 Notes de Synthèses durant les deux prochaines semaines. Si vous avez pu récupérer les dossiers de votre IEJ, c’est le moment de les refaire.
2 – Stop le fichage
En complément du premier conseil, je vous exhorte à stopper le fichage ou à ne pas le débuter. C’est toujours un confort de ficher, cela rassure, cela permet également de justifier ses mauvaises notes à ses camarades avec un “J’avais pas encore fiché ce chapitre” (moi le premier). Mais c’est une méthode de révision à long terme et non à court terme. Si vous n’avez pas terminé vos fiches, arrêtez-vous là. Je le répète encore, ce n’est pas un aveu d’échec de ne pas avoir terminé ses fiches. Vous vous êtes bien battu mais à partir d’un certain moment, il faut confronter votre savoir à des exercices, et vous jeter dans le grand bain.
Vous devez donc absolument passer à la pratique. Quitte à vous faire peur au départ. En effet, je me rappelle encore, seulement quelques jours avant le début des épreuves, ne pas savoir répondre à certaines questions, pourtant parfois basiques, de cas pratiques de ma spécialité. Qu’à cela ne tienne, je notais sur une feuille à part, le chapitre en question et je le révisais en priorité juste après.
Vous connaissez votre cours mais c’est toujours le même problème que l’on a depuis la première année de droit : le manque de confiance en soi face à son cours et les difficultés à restituer un cours comme le droit des obligations de manière instantanée. Pas de panique donc. Si vous avez régulièrement travaillé, que vous avez bien préparé vos Codes, vous arriverez toujours à ressortir quelque chose sur votre copie. N’oubliez pas que la méthodologie compte également et ne la négligez pas tout comme votre syntaxe et votre orthographe.
3 – Stop aussi la recherche du dernier manuel magique
À 15 jours de la première épreuve, on essaye essentiellement de consolider ses bases. Assurez vos arrières en bétonnant les connaissances que vous maitrisez le plus. Inutile, dans ces derniers moments, de vous lancer dans la résolution de la question de savoir si une promesse synallagmatique de vente avec condition suspensive, elle même encadré par un délai peut-elle être contestée sur le fondement de la bonne foi ainsi que sur le délai raisonnable ? (question véridique que j’ai vu être posée sur un groupe Facebook..)
Inutile également de vous rendre à la FNAC de la rue de Rennes pour rester 20 minutes dans le rayon “Droit” à la recherche de l’ouvrage magique qui vous accompagnera pendant les 15 prochains jours. Ce n’est certainement plus le moment. C’est la crise de panique assurée et on risque de vous retrouver allongé en PLS devant le rayon..
4 – À petite dose: Évitez de vous poser des questions trop tordues au dernier moment
Je vois beaucoup d’étudiant(e)s poser des questions sur les groupes Facebook en inventant des situations parfois abracadabrantesques (overboard et responsabilité extra-contractuelle, positions doctrinales discutables ) ou en proposant des raisonnements un peu tiré par les cheveux. N’oubliez pas que vous serez noté sur votre faculté à synthétiser la consultation. Le jour de l’examen, vous êtes dans la peau d’un jeune avocat qui va reformuler les informations qu’on lui apporte. Soyez synthétique ! Ne tentez pas de noyer le poisson en compliquant la situation et en répondant à tout sauf à la question posée.
Faites-vous plutôt une check-list des grands thèmes pouvant tomber, après avoir bien travaillé les cas pratiques de vos IEJ ou de votre prépa. Vous vous rendez aussi compte que certains thèmes se prêtent très bien à un cas pratique. A vous d’orienter vos révisions en ce sens pour les 15 prochains jours !
Le temps va passer très vite, il faut donc se contenter d’aller à l’essentiel.
5 – changer d’endroit pour réviser
On est tous d’accord, on ferait bien un détour aux encombrants pour déposer notre siège de bureau (la recyclerie pour faire écolo..). Il devient de plus en plus difficile de tenir en place. C’est plutôt une bonne nouvelle. Déjà parce que cela signifie qu’une certaine impatience commence à vous envahir et qu’après tout, vous êtes aussi venu pour en découdre ! ( je ne pense pas que John Snow aurait attendu aussi longtemps face à un marcheur blanc..bref)
C’est peut-être le moment de faire quelques infidélités à votre bureau et commencer votre migration vers de plus vert pâturages. Bon j’entends pas là,les B.U qui ne vont pas tarder à rouvrir..Cela peut faire du bien au mental de retrouver un lien remplit d’étudiants qui travaillent comme vous à une époque où cela ne devrait justement pas être le cas.
Faites vous des séances de révisions avec votre groupe d’infortune en privatisant une salle de votre B.U favorite. Vous aurez un tableau blanc à disposition et pourrez retravailler les cours sous forme de schémas ou les synthétiser. Il faut savoir vous trouver de nouveaux endroits de mémorisations. Cela marque l’esprit de savoir que tel jour à telle heure, vous étiez à tel endroit à réviser tel chapitre. Vous verrez, vous vous en souviendrez comme au premier jour le jour de l’épreuve en question.
6- Vous ne connaîtrez jamais tout en détail, JAMAIS pauvres fous !
Bon c’est une évidence, arrivé à ce stade, notre cerveau ressemble un peu à celui d’un animal vertébré aquatique à branchies, pourvu de nageoires et dont le corps est le plus souvent couvert d’écailles (un poisson en somme). On a l’impression d’avoir emmagasiné énormément de savoir durant plusieurs semaines mais que notre cerveau n’en a retenu que les grandes lignes (mais vraiment grandes, les lignes).
Si vous ne l’aviez pas encore compris, c’est le moment de bien l’intégrer : jamais vous n’arriverez à connaitre un cours sur le bout des doigts. Le droit des obligations c’est peut être plus de 200 pages en moyenne de cours. Avec votre procédure et votre spé, impossible d’être au point sur tout. Ce qui importe, c’est de ne pas faire d’impasse. Essayez d’avoir une vision globale de chacun de vos cours en tête. Pour cela, une bonne méthode : apprenez pas cœur le plan de vos cours.
Il faut à ce titre que vous acceptiez que vous ne serez pas au point sur tout. Pour cela concentrez-vous sur ce que vous maîtrisez. Consolidez vos bases ! Si vous décidez de refaire un cas pratique sur un thème inconnu, ne vous mettez pas la pression. Acceptez de rendre un travail moyen et de vérifier votre progression en le retravaillant dans quelques jours.
Si vous avez effectué une prépa cette année, sachez déjà que vous avez révisé l’essentiel (et parfois bien plus ! ). Inutile de vouloir en rajouter et de vous perdre dans des détails superflus. Le Code est là également pour vous aider durant l’épreuve.
7 – La décision d’y aller ou pas
Certains ont encore la possibilité de se désister en prévenant le secrétariat de leur IEJ voire en ne se présentant pas aux épreuves sans justificatif aucun (consultez votre IEJ à ce titre car il suffit parfois de ne pas se présenter lors de la première épreuve mais certains IEJ vous demandent également de vous désister par écrit avant une certaine date).
Se désister et décider de ne pas se présenter aux épreuves est une décision qu’il faut respecter. C’est aussi une décision très courageuse car elle implique derrière des conséquences importantes : renoncer à la profession d’avocat ou inévitablement repousser d’un an son passage.
Je ne peux pas vous aider sur cette décision qui relève de votre for-intérieur. C’est vous qui le sentez !
La seule chose que je peux vous dire, c’est que l’examen du CRFPA et sa réussite est conditionné à de nombreuses variables. Évidemment, il y a le travail, l’entraînement. Mais ce n’est, loin de là, pas la seule variable qui permet de résoudre l’équation de la réussite. La chance joue aussi dans ce genre d’examen. Énormément.
Un sujet de Note de synthèse qui vous branche, un sujet de droit des obligations qui vous assure la moyenne, un cas pratique en spé qui porte sur un sujet que vous maîtrisez et vous pouvez rapidement approcher la moyenne. Car rappelez-vous une chose : la qualification aux épreuves d’admissions est UNIQUEMENT subordonnée à un résultat de 10/20 !
Je n’ai donc aucun conseil sur cette question de savoir s’il faut se présenter ou pas. Mais ce genre de décision doit aussi se prendre dans un état intellectuel complètement libre. Et c’est loin d’être le cas à 15 jours de la première épreuve. Vous êtes angoissé, stressé, vous pensez ne rien connaître. Voilà l’état d’esprit de 90% des étudiant(e)s qui vont se présenter aux épreuves cette année. Vous n’êtes donc pas le (la) seul(e).
Ne prenez pas de décision sur un coup de tête, vous risqueriez de le regretter amèrement. Ce CRFPA c’est aussi un combat avec vous même. Vous êtes à bout et vous voulez tout arrêter. J’ai été dans cet état d’esprit. Je n’ai jamais eu confiance en moi. J’avais déjà échoué une première fois.. Bref, le 15 Août 2016, j’étais dans un état de déconfiture proche de la liquéfaction. Essayez de prendre de la hauteur sur l’examen et rappelez-vous : on est tous passé par là. Le CRFPA c’est un concentré de moments de doute jamais vu auparavant.
8 – le 1er septembre, prenez le large mais pas avant
Beaucoup vous diront qu’avant le début des épreuves, il faut prendre quelques jours de repos. Fermer ses cours et se détendre. J’ai toujours eu l’envie profonde d’assommer ses personnes avec ma valise de Code. Je pense qu’ils n’ont jamais passé ce genre d’examen qui, à quelques jours de la date butoir, rend difficile le moindre échappatoire.
Je ne suis pas favorable à un arrêt brutal des révisions à ce moment là. Au contraire, on marche aussi à la pression et s’arrêter de cette façon traduirait également un relâchement intellectuel qui ne serait pas bon pour vous. Il faut y aller jusqu’au bout.
Je crois que s’arrêter de travailler et voir ses collègues d’infortune continuer à travailler ne vous ferait que stresser encore plus et vous culpabiliseriez de cette décision.
Je pense qu’il faut rechercher un juste milieu. Je ne dit pas qu’il faut maintenir un rythme de forçat jusqu’au Jour J. Arrêtez les révisions à des horaires tardifs, reprenez un rythme de vie normal. On arrête de se coucher à 4h du matin même si c’était votre habitude durant l’été et que, aussi surprenant que cela puisse paraître, vous êtes encore en vie. Je sais aussi qu’il devient a l’inverse difficile de se réveiller de manière autonome le matin. C’était personnellement mon père qui avant de partir au travail était obligé de me réveiller dans les tout derniers jours..
Le 1er septembre, en revanche, c’est journée détente. Comme les athlètes à la veille d’une compétition, on ne déroge pas à la balade d’avant-match (on s’aère) !

Le meilleur article que j’ ai jamais lu sur mon état d’esprit actuel… Cela me rassure Merci 🌸
Merci pour cet article. J’ai plus qu’à faire ma balade d’avant match 😁
Merci pour cet article!
Avez-vous personnellement appliqué la méthode qui consiste à réaliser trois cas pratiques par jour en condition d’examen ? Je pose la question car cela fait trois jours que je m’y astreins et ma main ne me le rend pas bien ^^
Bonjour ! Cette méthode je l’ai appliqué l’été dernier durant les dernier et pour être franc je les enchaînais tellement qu’il est bien possible que j’en ai fait chaque jour plus que 3. Ce qui est envisageable aussi ( Et je l’ai aussi fait ^^)c’est de passer moins de temps en n’écrivant que la solution. Mais dans ce cas on s’applique et s’implique généralement moins. Ce qu’il faut retenir passé le 15 Août c’est QUE l’entraînement doit primer la révision pure de vos cours. Bon courage 💪🏻💪🏻
Merci encore en 2019, article pertinent et toujours d’actualité ! Ca m’a remonté les bretelles ! Allez Go!
Merci 😉